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Secrétaire de René-Jean Caillette
  • Secrétaire de René-Jean Caillette

    CHF1'290.00Prix

    Ce cabinet en bois massif et en placage de chêne s'inscrit dans le mobilier dit de "reconstruction", pendant la période d'après-guerre en France où il a fallu reconstruire rapidement maisons et mobiliers pour les "sinistrés".

     

    Dessiné par le designer français René-Jean Caillette, ce cabinet possède un plateau abattant qui repose sur deux tasseaux coulissants en bois massif qui une fois ouverts forment deux supports robustes. Le bas est composé d'un seul grand compartiment ouvert et le haut de quatres compartiments de tailles différentes. Les côtés sont d'un seul tenant et surmontés de deux ailerons.

     

    Au design simple et ingénieux, ce meuble emblématique du mouvement de démocratisation du mobilier en série et d'une approche sociale, s'inscrit dans un courant définitivement moderniste.

     

    Dimensions :

    hauteur 144 cm,  profondeur 36, largeur 70 cm

    abattant :  profondeur 54 cm, largeur 61 cm

     

    René-Jean Caillette :

    Simplicité, dépouillement, rigueur extrême, René-Jean Caillette (1919-2005) s’est attaché sa vie durant à construire une œuvre aussi forte qu’essentielle. Austère et obsessionnel, ce fils d’ébéniste avait fait du design sa profession de foi, militant pour un mobilier de qualité mis à la portée du plus grand nombre. Une œuvre et un point de vue exemplaires…
    L’épure, l’élégance, loin de la prétention ou du faux luxe, qui ne le concernaient pas, René-Jean Caillette a su mieux que beaucoup d’autres concilier le beau et l’utile. À se pencher aujourd’hui sur ce qu’a été son parcours, on est frappé par la pertinence de ses créations qui ont traversé les décennies sans « dater ». Certes beaucoup d’entre-elles ont marqué leur époque, et certaines comme la fameuse chaise « diamant » (1958) sont devenues de véritables icônes, mais elles s’inscrivent encore, 40 ou 50 ans après leur naissance, dans une modernité qui est l’apanage des grands. La création : René Jean Caillette n’a vécu que pour cela, pris dès son plus jeune âge dans les mailles du filet. « Je suis fils d’ébéniste et j’ai encore le souvenir de l’odeur des copeaux de bois dans l’atelier de mon père » disait-il (1). Un amour de la matière qui l’incite à poursuivre l’exemple paternel. Mais l’optique dans laquelle il envisage le métier est radicalement différente. Pour Caillette, comme pour nombre de créateurs de sa génération, le meuble de qualité ne doit plus s’adresser uniquement à une catégorie de gens aisés. La solution réside dans la production d’un mobilier de série qui ne sacrifie rien à une certaine tradition française, et Caillette sait pertinemment de quoi il parle… À l’issue de brillantes études à l’École supérieure des arts appliqués (il sort major de sa promotion dans la section ameublement), il est engagé comme dessinateur chez Schmit et Cie, une maison de décoration du faubourg Saint-Antoine spécialisée dans le meuble de style. Si Caillette ne partage pas les options de la maison, il y acquiert une solide expérience. Une expérience qui lui permettra par la suite de proposer aux fabricants du faubourg des meubles simples et modernes ménageant quelques habiles références à la tradition. Dans cet esprit, Caillette fonde le groupe Saint-Honoré avec de jeunes créateurs (de la Godelinais, Hauville, Durussel, les frères Perreau), exposant en commun un mobilier de chêne clair, moderne sans excès. Sa rencontre et son amitié avec Marcel Gascoin les conduisent à fonder l’ACMS (l’Association des Créateurs de Mobilier de Série) dont l’objectif est de créer du mobilier signé vendu au même prix dans toute la France. Ce propos très militant va à l’encontre des pratiques en vigueur chez les éditeurs et négociants des années 50, et prend la forme d’un rendez-vous annuel au Salon des Arts Ménagers où l’ACMS présente un stand qui se veut une vitrine de la création française. Dès 1950, et à titre personnel, cette fois, Caillette qui a créé son agence avec l’aide de son père et est devenu son propre éditeur, expose au Salon des Arts Ménagers dans la section « foyer d’aujourd’hui » un mobilier transformable et démontable. Georges Charron, directeur de la Manufacture des meubles de France est enthousiaste, il fonde en 1952 le Groupe 4, réunissant Caillette, Geneviève Dangles, Joseph-André Motte, et Alain Richard et ouvre une boutique pour présenter leurs créations. Jusqu’en 1972, il concevra pour ce même Charron des meubles aussi raffinés que novateurs (dont de somptueuses tables, enfilades et un célèbre canapé). Steiner et Airborne éditeront également certains de ses modèles. Son goût de l’expérimentation, son intérêt pour les techniques nouvelles le poussent chaque fois plus loin, Caillette aborde les matériaux sans aucun préjugé passant avec grâce du bois au rotin, du plastique au contreplaqué moulé. Le succès est au rendez-vous, mais il ne détourne pas Caillette de son exigence, une exigence qu’il inculque à ses élèves (on compte parmi eux Mourgue et Berthier). Dans les années 80, il n’hésite pas à se mesurer à la jeune garde du design concevant pour le VIA deux chaises pliantes, les modèles « Trèfle » et « Primevère » d’une simplicité et d’une élégance remarquables. Il conçoit une cheminée à foyer réglable pour le Salon des Artistes Décorateurs, la chaise pliante R. J.C (une chaise d’abord conçue en 1957 sous le nom « d’Isis » à laquelle il apporte quelques modifications), retravaille également une suite de trois sièges « Tour Eiffel » dessinés en 1965 puis améliorés en 1983-84 et édités par Fermob avec l’aide du VIA. Peu enclin à l’autosatisfaction Caillette ne s’arrêtera pas, poussant toujours plus loin sa quête de l’épure et d’une beauté sans détails superflus. « Je considère que le design est une chose voulue, résolue, réfléchie et affirmée. » se plaisait-il à dire (2). Une leçon de modestie : celle d’un grand du design.
     
    Françoise-Claire Prodhon in Intramuros #123

    (1) et (2) citations extraites de la plaquette « René-Jean Caillette, 40 ans de mobilier », Galerie VIA, 1991.

     

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